ISO 27701:2025 - La privacy quitte le second rôle ! Mise à jour, principes et intégrations entreprises
- L'équipe Akant
- 20 oct.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 oct.

Depuis 2019, ISO 27701 vivait un peu dans l’ombre de sa grande sœur ISO 27001.
Même famille, même rigueur, mais un rôle d’extension, pas de star.
Et puis 2025 est arrivé, avec un joli cadeau : la version 27701 devient autonome ! (youhou)
Désormais, plus besoin d’être certifié ISO 27001 pour prouver qu’on sait gérer la vie privée avec méthode. La norme prend son indépendance, un peu comme un spin-off qui réussit mieux que la série originale (coucou Better Call Saul).
Pourquoi la mise à jour 2025 de la norme ISO 27701 change la donne ?
Soyons honnêtes : en 2019, ISO 27701 avait déjà mis un bon coup d’ordre dans le bazar du RGPD.
Mais le monde a changé.
Entre l’IA générative, le cloud et les sous-traitants à la chaîne, la gestion des données personnelles est devenue un casse-tête grandeur nature.
La révision 2025, publiée le 14 octobre, répond à ce nouveau décor :
une norme “stand-alone”, enfin certifiable seule
une structure de management complète (contexte, leadership, planification, performance, amélioration)
et surtout, une vision : faire de la privacy un levier de confiance
En clair, la confidentialité n’est plus une simple obligation.
C’est un indicateur de maturité numérique.
Certification ISO 27701:2025, ce qui change concrètement pour les organisations
1- Un PIMS qui n’a plus besoin de tuteur
Avant, impossible de se certifier ISO 27701 sans ISO 27001 : la privacy dépendait du système de management de la sécurité de l’information (SMSI).
Désormais, la version 2025 rompt avec cette logique.
Elle permet à toute organisation (PME, start-up ou grand groupe) de mettre en place un PIMS autonome, centré exclusivement sur la gestion responsable des données personnelles.
Cette évolution ouvre la voie à de nouveaux profils d’entreprises :
les acteurs data-centric (plateformes, éditeurs SaaS, e-commerce, santé, RH…) qui manipulent des volumes massifs de données
les structures qui veulent prouver leur conformité RGPD sans pour autant disposer d’un ISMS complet
les organisations déjà engagées dans une démarche qualité (ISO 9001) ou IA (ISO 42001) et souhaitant ajouter une brique “privacy” cohérente à leur gouvernance.
La certification ISO 27701:2025 devient ainsi un sésame de crédibilité : elle atteste d’un système organisé, documenté, mesurable, autrement dit, d’une conformité qui ne repose plus sur des promesses, mais sur des preuves !
2 - Un alignement mondial des exigences
Autre évolution majeure : ISO 27701:2025 s’aligne dorénavant avec les grands cadres internationaux de protection des données.
Le RGPD reste la référence européenne, mais la norme intègre aussi les exigences de la CCPA (Californie), de la LGPD (Brésil) et d’autres réglementations émergentes en Afrique, en Asie ou au Moyen-Orient.
Concrètement, cela permet à une entreprise internationale de s’appuyer sur un socle unique pour prouver sa conformité dans plusieurs juridictions. Exemple : un e-commerçant présent en Europe, aux États-Unis et au Brésil peut désormais démontrer, via une seule certification ISO 27701, qu’il applique les mêmes principes de privacy sur tous ses marchés.
Bye bye le casse-tête réglementaire, plus d’homogénéité, et une vraie reconnaissance mondiale du modèle ISO !
3 - Une gouvernance qui s’assume
Cette version renforce considérablement la dimension managériale.
La direction n’est plus spectatrice : elle devient pilote du PIMS.
Concrètement, cela signifie :
fixer des objectifs mesurables KPI liés à la confidentialité (ex. taux de réponse aux droits RGPD, nombre d’incidents privacy traités, taux de formation du personnel) ;
intégrer la privacy dans la revue de direction au même titre que la sécurité, la qualité ou l’environnement ;
suivre des indicateurs de performance et d’amélioration continue.
En d’autres termes, la norme ne se limite plus à documenter des politiques : elle pousse à une véritable culture de la vie privée.
Le DPO n’est plus seul à porter le sujet (et tant mieux !), il devient un partenaire stratégique de la gouvernance.
4 - Des annexes plus lisibles, plus vivantes
La partie la plus dense (et souvent la plus redoutée) d’ISO 27701 a été complètement revue.
Objectif : les rendre plus claires, mieux structurées et plus cohérentes avec les réalités du terrain.
On y trouve désormais :
un socle commun de mesures applicables à toutes les organisations (ex. principes de minimisation, gestion des transferts, sensibilisation, audits internes)
des exigences spécifiques pour les responsables de traitement (détermination des finalités, information des personnes, DPIA, relations contractuelles)
et d’autres pour les sous-traitants (assistance au responsable, notification d’incident, gestion des sous-traitants ultérieurs, documentation).
Cette distinction était attendue depuis longtemps : elle évite les interprétations floues entre les rôles et simplifie les audits.
Et pour ne rien gâcher, les annexes font désormais le lien avec les nouvelles versions d’ISO 27001 et ISO 27002 (2022), ainsi qu’avec ISO 42001 (IA).
Autrement dit, ISO 27701:2025 s’inscrit pleinement dans l’écosystème ISO actuel, sans décalage technique ni conceptuel.
En résumé : une norme plus accessible, mais plus exigeante
L’édition 2025 abaisse la barrière d’entrée (plus besoin d’un ISMS), mais hausse le niveau de maturité attendu :
la gouvernance doit être visible et mesurable ;
la conformité doit reposer sur des preuves vérifiables ;
la privacy devient un indicateur de performance, pas seulement un poste de conformité.
C’est une vraie bascule : ISO 27701 n’est plus une annexe du RGPD, c’est un outil de pilotage stratégique.
Transition vers ISO 27701:2025 : Que faire si vous êtes déjà certifié ?
Bonne nouvelle : vous avez jusqu’à octobre 2028 pour migrer vers la nouvelle version.
Moins bonne nouvelle : cette mise à jour ne se résume pas à un “ctrl+c / ctrl+v” (désolé...)
La révision 2025 impose une vraie remise à plat :
la direction doit désormais piloter activement la privacy
les contrôles et annexes ont été réorganisés (il faudra remapper vos pratiques)
les processus (droits RGPD, incidents, sous-traitants) doivent être plus clairs et mesurables
Bref, c’est une belle transition et chez Akant, on aime comparer ce genre de transition à un bon ménage de printemps : on garde ce qui fonctionne, on jette les choses inutiles. Il faut juste se motiver à le faire, et une fois fini, on se sent plus léger). Contactez-nous pour qu'on vous accompagne !
ISO 27001, ISO 27701 et ISO 42001 : quelle norme choisir pour votre entreprise ?
C’est LA question qui revient sans cesse : par où commencer quand tout le monde parle de sécurité, de privacy et d’IA ? Déjà, on a souvent du mal à faire la différence entre ces normes, même, on en découvre comme ISO 42001 qui est encore assez méconnue. (on vous a fait un article sur ISO 42001)
En réalité, il ne s’agit pas de choisir, mais de structurer intelligemment selon son métier.
Prenons exemple pour un éditeur de MES (pilotage de production) dans le secteur automobile :
“Ton cadre général, c’est la 27001. Ensuite tu ajoutes des dimensions : la privacy avec 27701, l’IA avec 42001, et le métier ici dans l'automobile c'est TISAX (système standardisé d'évaluation de la sécurité de l'information).”
Autrement dit : 27001 reste le squelette du système, 27701 y ajoute le cœur (la donnée personnelle), 42001 le cerveau (l’IA), et TISAX les mesures spécifiques au secteur auto.
L’enjeu, ce n’est pas d’empiler les certificats, mais de faire cohabiter les normes dans une même logique de gouvernance.
Conclusion : ISO 27701:2025, un nouveau pilier de la confiance numérique
En 2025, ISO/IEC 27701 sort de l’ombre.
Elle s’affirme comme une norme de maturité et de confiance, au croisement du RGPD et de la gouvernance numérique. Fini le temps où la privacy devait justifier son existence à côté de la sécurité : elle a maintenant sa propre carte d’identité, son vocabulaire et ses indicateurs.
C’est un signal fort : la privacy n’est plus un sujet technique.
C’est une culture d’entreprise.
Et si la protection des données devenait (enfin) un argument commercial aussi fort que la cybersécurité ?
Chez Akant, on y voit plus qu’une évolution normative : une opportunité culturelle.
Parce qu’une entreprise qui gère bien la vie privée, c’est surtout une entreprise qui sait inspirer confiance dans ses données, ses services, et ses valeurs.
(Oui on sait, ça nous arrive de dire des belles choses ...) ✨💁♀️
Ça vous dit, on vous accompagne dans votre conformité ? Oui !
